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D
écouvrez
la
face
cachée
de
votre
personnalité
Le Sentimental
d’encouragement, caresses)mais ne fera rien pour les obtenir. Ànoter
à ce sujet que, quand nous sommes en amour, nous connaissons
tous plus ou moins une période « sentimentale ».
Une seconde source de désespoir réside dans la prédisposition
complaisante du Sentimental au phénomène des complexes. Nous
avons déjà vu que sa subjectivité l’amenait bien souvent à compren-
dre les choses de travers. Le Sentimental interprète spontanément,
généralement en termes de rejet, les mots, gestes, mimiques et
autres insignifiances du quotidien. Abandon, menace, persécution,
mise en accusation, infériorisation. Cela le plonge parfois dans la
mélancolie pendant des heures. « Nous pouvons tout sur nos pen-
sées qui ne sont rien ; nous ne pouvons rien sur nos émotions qui
sont tout », dit-il alors . C’est vrai que l’origine du désespoir est ici
bien étrange. Le Sentimental est torturé par de la fumée, quelque
chose d’impalpable et qui n’existe pas : l’opinion qu’il a de l’opinion
que les autres ont de lui.
La troisième source du désespoir, la plus importante, c’est la maladie
du doute. Pour le Sentimental, rien n’est jamais acquis. Est-ce qu’il
m’aime ? Est-ce que moi-même je l’aime « vraiment » ? Est-ce que
j’ai raison de vivre ainsi ? Est-ce bien ou mal d’être comme je suis ?
Autant de questions sans réponse. Le Sentimental n’est jamais sûr de
rien. Des autres il attend des réponses fermes, des certitudes. Et s’il
fait unemoue dubitative aumoment où vous suggérez des solutions
à ses problèmes innombrables, c’est afin que vous le réaffirmiez avec
plus de certitude et d’assurance encore. Un point d’interrogation à
la recherche d’un point d’exclamation. Recherche vaine. Les hommes
ne sont pas des points d’exclamation, pas même des points tout
court. Le Sentimental navigue dans l’océan de l’incertitude. Pas une
seule bouée de sauvetage. Dieu, certitude idéale absolue, le fascine
quelquefois. Mais en même temps, il lui fait peur. C
+
n’est plus là
pour ancrer quoi que ce soit dans l’âme.
Vous comprenez maintenant pourquoi la Sentimentale que vous
connaissez fait de la dépression chronique. Son état habituel est le
désespoir chronique. Les Portugais qui sont un peuple très senti-
mental, le baptisent du nom de
Saudade
.
