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D
écouvrez
la
face
cachée
de
votre
personnalité
Le Raisonnable
la Raisonnable, est fondamentalement capitaliste. Le mépris des
apparences, n’est à ses propres yeux, que la contrepartie tout à fait
naturelle de l’implication profonde dans les valeurs de fond. Travail,
famille, patrie sont des valeurs rébarbatives mais saines. On peut
demander beaucoup de choses à un bulldozer, mais pas d’avoir
l’étincelance d’un carrosse.
Le terrain de prédilection du Raisonnable est en effet le chantier
quotidien. Travailleur régulier, méthodique et patient, il est la force
tranquille. Le Raisonnable que vous connaissez n’arrête jamais de
travailler. On peut dire qu’il travaille comme d’autres respirent.
Quand le soir, il (ou elle) arrête son activité professionnelle, ce
n’est que pour se consacrer aux corvées domestiques. Il y a une
espèce d’osmose, de confusion qui s’établit entre le Raisonnable
et sa propre besogne. La cause n’existe plus indépendamment de
l’effet. Et cela n’est pas du tout vécu comme un effort en vue d’un
objectif, mais comme un rythme de vie absolument normal. C’est
pour cela sans doute que la métaphore de la fourmi demeure par-
faitement justifiée.
Le raisonnement de la fourmi, c’est le raisonnement du banquier.
L’intuition géniale n’est pas réellement son point fort. On peut même
poser que d’ordinaire il manque complètement d’intuition. Il y sup-
plée toutefois par un solide bon sens. C’est ainsi par exemple que le
Raisonnable ne croit jamais rien sans preuve : comme saint Thomas
qui ne croit que ce qu’il voit ou ce qu’il vit. Ses sujets de méditation
demeurent tout aussi réalistes. Ce n’est ni « quelle est la cause ? », ni
«m’aime t-il vraiment ? ». Mais « comment faire pour accumuler le
plus de capital possible ? ». L’utilisation de ce capital n’est déjà plus
son affaire (sa femme est là pour ça). Bien assis sur sa chaise, la tête
baissée, les mains croisées sur ses jambes écartées, le Raisonnable
ne regarde pas les étoiles. Il calcule la manière dont il va gérer son
épargne. Raisonnements solides plutôt que raisonnements élégants.
Peut-être faut-il chercher là, la passion des Raisonnables pour les
voitures allemandes ? Manque total d’intuition mais objectivité
imperturbable. On le trompe une fois, pas deux.
