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D
écouvrez
la
face
cachée
de
votre
personnalité
Le Raisonnable
3/ La bienveillance
Le « mécanisme moteur » du Raisonnable est donc la contradic-
tion d’un fond puissant, trahi par une forme injustifiée. Le lieu
d’exposition par excellence de ce paradoxe est la vie de relation. En
effet, autant le Raisonnable méprise les colifichets et les ficelles de
la séduction, autant il est de tous les caractères le plus fondamen-
talement bon. Ceci parce que sa bienveillance n’est liée au retour
d’aucune monnaie d’échange. S’il est bon, ce n’est pas pour qu’on
l’aime à son tour. Il est bon parce que sa nature est d’être bon, c’est
tout. Le premier contact est d’ordinaire assez quelconque. Ensuite
on va de découverte en découverte. Une sensibilité d’autant plus
profonde qu’elle est moins épidermique. Le sens des responsabili-
tés, l’honnêteté, la fiabilité, la fidélité, la transparence et même de
temps en temps un sympathique sens de l’humour. Ce qui frappe
le plus est cependant une espèce d’étrange désintéressement qui
n’apparaît jamais autant que dans l’épreuve. Quand vous n’allez
pas bien (problèmes de santé, de couple, ou de travail), beaucoup
de vos amis s’envolent là où les fourmis demeurent. C’est ainsi que
d’ordinaire, plus on connaît un Raisonnable plus on l’apprécie. Il
est ce qu’on appelle un « homme de bonne volonté ».
Toute chose connaît son point de réversibilité. La bienveillance est
un atout, qui à partir d’une certaine température, se transforme
en faiblesse. Le Raisonnable que vous connaissez préfère donner
plutôt que recevoir. Peu exigeant pour ses proches (si ce n’est sur
les valeurs « fondamentales » comme par exemple l’honnêteté ou
la fidélité), il aime en revanche qu’on lui demande beaucoup. De ce
fait il passe généralement la moitié de sa vie à rendre service à l’un
et à l’autre. Le Raisonnable est naturellement positif, confiant, pres-
que naïf. Ne portant pas le mal en lui, il ne pressent pas facilement
le mal à l’extérieur. La conséquence est qu’il se fait régulièrement
exploiterpar des parasites divers, irréguliers et insouciants en tête,
qu’il entretient et qu’il porte souvent à bout de bras pendant plusieurs
années. Après quoi il n’est pas rare non plus que le dit parasite le
quitte après l’avoir couvert de dettes sous prétexte « qu’il n’est pas