Découvrez la face cachée de votre personnalité - page 260

258 Découvrez la face cachée­de votre personnalité
Le Taciturne
points forts de sa carte de visite. On a quelquefois envie de l’appeler
l’homme des béatitudes. Le Taciturne, grand spécia­liste des tâches
ingrates, ne verra pas d’inconvé­nients à poursuivre pendant des
années une beso­gne affreu­sement routinière. Et c’est pourquoi il
est indispensable à la société. Car sa besogne la­borieuse et patiente,
bien rares seraient ceux qui seraient capables de la faire à sa place.
Le Taciturne n’est pas rigolo, c’est véridique et sans réplique. Mais
on ne peut pas non plus tout deman­der au même : et d’être rigolo,
et de s’occuper des corvées.
2/ La passion du vide
Le Taciturne est aussi difficile à se représenter que le vide intégral.
Pas d’ambition. Il peut passer sa vie entière derrière une table à
faire des liasses de justificatifs et à les agrafer. Pas de senti­ments.
Il peut passer une vie entière tout seul sans jamais rien échanger
avec personne (on se de­mande d’ailleurs ce qu’il pourrait échanger
puisqu’il n’a rien). Pas de rêve, pas de projet, pas de pensée. Sa vie
intellectuelle est faite de routines cousues ensemble. La signification
de son exis­tence ? La « quiét­ude », ou si vous préférez, le moins
d’emmerdes possibles. Une surface de vie exiguë mais pépère. Les
autres sont avant tout perçus comme des envahisseurs dangereux.
C’est peut-être la raison pour laquelle la vie toute entière du Taciturne
ne se passe plus qu’à une seule chose : freiner. Le Taciturne possède
une propriété caractéristique : il est toujours contre. Il est contre
l’introduction des horaires libres dans l’entreprise. Il est contre
l’adoption d’une chatte (il paraît qu’elles font des crottes sous les
armoires et des chatons au fond des couvertures). Il est contre les
étrangers. Il est contre les promenades du dimanche après-midi en
se référant au « principe » (les principes, il adore, puisque ce sont
des certitudes), au principe que « le dimanche après-midi, c’est
fait pour se reposer ». Si l’humanité devait être une automo­bile,
les Taciturnes en seraient sans doute le frein.
A contrario, il est donc permis de dire que le Taciturne est l’homme
au cœur duquel habite une grande crainte. Et cette crainte est celle
des perturbations. Le Taciturne a peur des perturbations comme les
frileux ont peur du vent d’hiver qui siffle sous les portes. La première