Dictionnaire des mots en voie de disparition - page 135

L’art de s’accrocher à ce qui n’existe plus et de disparaître avec
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M
agasins
L’aventure a commencé avec des livres sur Amazon. Elle s’est poursuivie
avec des livraisons de sushis à domicile ou des ordinateurs Dell ultra-
personnalisés. Elle s’étendra demain à la plupart des antiques magasins
qui tous auront une « second life » sur la toile. Dans bien des cas, cette
­seconde vie virtuelle rendra la première caduque. Bien des ­commerces,
petits ou grands, devront fermer boutique, faute d’avoir su ­compenser
leurs nombreuses contraintes (déplacements coûteux, queues
­fastidieuses aux caisses) par de la valeur ajoutée suffisante (qualité de
l’accueil, excellence du service, personnalisation du conseil, expériences
­multisensorielles à vivre sur place). D’une façon générale, et surtout dans
les villes, le ­modèle du petit commerce de quartier, du marché de saison
ou de la livraison à domicile est plus rentable que celui de la grande
distribution. Les chaînes d’approvisionnement de la grande distribution,
plus longues, plus complexes, plus dépendantes du pétrole la rendent
plus fragiles, en termes de résilience, devant l’augmentation massive,
­inévitable, du prix du carburant fossile. Ce seront donc sans doute,
comme les plus grands dinosaures, les premières à disparaître.
M
aison
L’inconvénient principal d’unemaison individuelle réside dans son surcoût
énergétique. Le pavillon à l’américaine, entouré d’un jardin et situé dans
une luxueuse banlieue, implique un éloignement maximum des centres
de travail et de distribution. Il induit donc, par voie de conséquence, une
grande consommation de carburant.
A contrario,
le partage, au sein d’un même immeuble, du chauffage, de
l’électricité, de l’eau courante, des infrastructures de communication ou
de locaux collectifs réduit le coût par habitant de façon remarquable.
Le citadin qui vit dans un immeuble et va chercher chaque matin sa
­baguette à la boulangerie et ses légumes au Monoprix du coin de sa rue
est bien plus sobre que le banlieusard de Los Angeles qui passe ­quatre
heures par jour dans une automobile. Il y a donc fort à parier que ce
sera dans ces banlieues pavillonnaires que les changements seront les
plus traumatisants dans le siècle à venir. Les villes américaines classiques
(New York et Montréal faisant un peu figures d’exception) ont été
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