L’art de s’accrocher à ce qui n’existe plus et de disparaître avec
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page ou de « formatage » ; développer des qualités humaines d’accueil,
d’écoute et d’empathie ; entretenir sa culture personnelle par des lectures
abondantes.
Le temps des caissiers bourrus, à moitié endormis par la lumière incandes-
cente d’un point de vente enfoui sous une gare, est d’ores et déjà révolu.
L
ieu
de
travail
La notion de « lieu de travail » fixe n’a pas plus de sens aujourd’hui
que celle d’un horaire fixe ou des fameuses 35 heures. Avec l’ordinateur
portable et les autres objets nomades, les multiples « activités » qui ont
remplacé l’ex-« emploi » peuvent s’effectuer n’importe quand et n’im-
porte où : chez soi, dans une médiathèque, dans un Starbucks Coffee
et même en haut de la Tour Eiffel ou sous un cocotier des îles. La fron-
tière entre vie professionnelle et vie privée s’efface peu à peu : Skype ou
FaceTime permettent d’ores et déjà de travailler chez soi avec le même
rendement qu’au bureau, à condition bien sûr de ne pas être dérangé. Si
les enfants nuisent à la concentration le mercredi dans un logement trop
petit, on peut toujours les neutraliser en les mettant devant un dessin
animé sur YouTube (Barbie 3D ?). On peut également travailler très effi-
cacement à la terrasse d’un café ou mieux encore, dans une bibliothèque.
Il est très stimulant d’être entouré d’étudiants concentrés, surtout quand
on est équipé d’écouteurs anti-bruits. La présence physique sur le « lieu
de travail » n’a de justification sérieuse aujourd’hui que dans l’industrie
ou le commerce de proximité.
L
ivre
Arrêt préfectoral
Par cet article, le préfet de police de la ville de Paris décrète l’interdiction
d’écrire, de publier, de vendre, de prêter et même de lire un livre.
Cinq raisons en périment l’utilisation :
Pour lire un livre, surtout de façon linéaire, il faut du temps sans
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interruption. Or nous sommes engagés dans une civilisation de
l’interruption où le temps est de plus en plus fragmenté.