L'art de perdre son temps - page 9

Bref, au moment d’entreprendre la rédaction de cet essai, je
me trouvais appelé à trois projets d’écriture en concurrence :
— Un opuscule sur la gestion du temps.
— Un essai sur ma représentation de la civilisation interactive
et la présentation d’une « morale » appropriée.
— Un volet de ce grand livre que je rêve d’écrire depuis tout
petit : « L’Art d’Echouer Intégralement dans l’Existence »,
sorte de mode d’emploi, à l’envers, pour vivre — livre-mère,
condensant en seul volume, à la manière d’une encyclo-
pédie, l’essentiel de ce qu’il faut savoir pour mener à bien
l’opération la plus importante de la vie : la réussir !
Cependant je ne disposais à ce moment que d’un temps
limité. J’étais dans une de ces tranches d’âge où l’on porte
toute la société sur ses épaules : les vieux, les jeunes,
les étudiants, les militaires, les hommes politiques, etc. Je
travaillais le soir, la nuit, le week-end, les vacances, le jour de
Noël et même le 1
er
Mai. Trouver le temps d’écrire un livre
aurait déjà tenu du prodige, mais alors trois...
Je n’ai pas trouvé d’autre solution pour m’en sortir que
d’écrire mes trois livres d’un coup, dans un seul texte.
Le lecteur m’excusera de l’hétérogénéité qu’il ne manquera
pas d’y constater. Si son indulgence n’y consent pas, il pourra
interrompre sa lecture en ce point.
Je me consolerai en me disant que ce travail d’écriture
m’aura donné énormément de plaisir.
et d’en faire perdre aux autres
7
1,2,3,4,5,6,7,8 10,11,12,13,14,15,16,17,18,19,...140
Powered by FlippingBook