Ne pas courir après le temps
O
n n’a souvent que ce qu’on mérite. L’argent, l’amour
et le savoir ne vont en général qu’à ceux qui sont
prêts à faire les sacrifices qu’il faut pour les obtenir.
Il en est de même de la productivité personnelle. Est pro-
ductif souvent celui qui désire l’être. Et le meilleur moyen
de perdre du temps reste bien entendu de se désintéresser
complètement de la question d’en gagner.
La décontraction, qui est une vertu dans les relations
humaines, demeure un handicap quand il s’agit de
travailler vite et bien. De ce point de vue les cartes ne
trompent pas. Les pays et les régions où le PNB par habi-
tant est le plus élevé ne sont pas vraiment des aires de
détente : le nord-est américain, l’agglomération de Paris
ou de Tokyo : des zones où la haute pression du pouvoir
et de l’argent se trouve confinée de manière explosive
dans une précarité d’Espace et de Temps disponibles.
Comme s’il y avait une relation directe entre le taux de
stress et le taux de productivité. Tout se passe comme si
votre efficacité personnelle dépendait directement du
niveau de pression auquel vous êtes soumis.
Certes, on objectera qu’au-delà d’un certain point la ten-
dance s’inverse. Le trac peut paradoxalement bloquer
complètement des candidats soumis à un oral d’examen.
Certaines fonctions de l’esprit comme la créativité ou la
réflexion approfondie demandent aussi de la détente et
du calme.
Il reste que pour toutes les opérations courantes, celles
qui se traitent chaque jour au siège d’une entreprise ou
d’un gouvernement, votre efficacité vaut exactement ce
que mesure votre niveau de stress. Le Comité de Salut