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D
écouvrez
la
face
cachée
de
votre
personnalité
Le Passionné
passe comme si son sens de l’objectivité, qui le sert tant sur le terrain
de la réussite matérielle, se retournait d’un seul coup contre lui à
l’heure de cerner les éléments subtils de la psychologie des autres.
L’autre, théoriquement, n’est pour lui que l’un des facteurs qui entrent
en jeu dans la poursuite d’un résultat. C’est à peu près tout ce qu’il
peut en comprendre. Aide-t-il ou gêne-t-il ? Le Passionné Bâtisseur
manque bien souvent d’intuition psychologique, il se débrouille très
mal en matière de recrutement. Il est souvent comme aveuglé par
l’obsession du résultat à atteindre, il ne veut bien souvent voir que
ce qui est susceptible d’apporter de l’eau à son moulin.
Pour les mêmes raisons, il se débrouille souvent bien mal en matière
de travail en équipe. Car, bien sûr, s’il se rend compte qu’il a besoin
autour de lui d’autres décisionnaires, d’autres fortes personnalités
s’il veut que les choses avancent comme il le souhaite tant, il ne peut
pas non plus supporter que quoi que ce soit lui échappe. En fait c’est
secrètement un gros bébé qui se déguise offi ciellement en dictateur.
Il est dangereux car il est immature. Il est immature car son excès
de facilité dans la concrétisation de tout ce qui lui passe par la tête
ne lui a pas laissé assez de temps pour éprouver, approfondir, mûrir.
Le « faire » a-t-il fini par bouffer « l’être »?
Un homme de ce type est-il un homme heureux ou malheureux ?
C’est une question bien difficile, car il est évident que nous sommes
en présence d’un éternel insatisfait. Le Passionné Courant, et plus
encore le Passionné Bâtisseur, est par définition un homme qui
trouve « médiocre » ce qu’il a, ce qu’il est, ce qu’il fait, ce qu’il aime
(quand ce n’est pas ceux qu’il aime). Ce fond latent d’insatisfaction
permanente, on ne peut pas le lui reprocher : c’est peut-être bien là
son turboréacteur. Mais il faut reconnaître qu’il contribue à faire de
lui un homme qui semble rarement serein : il y a des satisfactions
que seul le présent peut donner. Quiconque n’est hanté que par le
souvenir ou le futur éventuel se condamne souvent à une espèce
de mélancolie permanente scandée par des « si j’avais su » ou des
« et si jamais... ».
En d’autres termes, il faut savoir profiter de l’instant dans la mesure