quelques centaines de millions de privilégiés : surabon-
        
        
          dance de nourriture dans le buffet des grands hôtels,
        
        
          surabondance d’information toute la journée grâce à
        
        
          l’omniprésence de la télévision dans les avions, les trains
        
        
          et les lieux publics, surabondance des possibilités de
        
        
          loisirs ou de rencontres. L’« Hyperchoix » de Toffler vous
        
        
          inonde, vous et moi, constamment.
        
        
          Lorsque vous avez faim, la vie est une chose simple.
        
        
          Vous recherchez du pain.
        
        
          Vous possédez une direction.
        
        
          Quand la surabondance de nourriture(s) est évidente, la
        
        
          vie devient bien plus difficile à vivre. Personne n’est plus
        
        
          là pour vous dire où aller (ou ne pas aller).
        
        
          Descartes écrit que, dans une forêt, le voyageur qui
        
        
          marche toujours dans la même direction a plus de
        
        
          chance de s’en sortir que celui qui zigzagouille dans tous
        
        
          les sens. Qui veut tout faire ne parvient à rien.
        
        
          La capacité de travail, la non-rechignance devant la
        
        
          besogne ingrate, dépeinte il y a moins d’un demi-siècle
        
        
          encore comme une vertu est également en train de
        
        
          ressembler peu à peu à un vice, dans une civilisation où
        
        
          la question majeure n’est plus « Comment le faire ? »,
        
        
          mais « Que faire ? » ou encore mieux : « Que ne pas faire ? ».
        
        
          « Comment le faire ? » est de moins en moins un pro-
        
        
          blème. Des capitaux énormes balaient chaque jour la
        
        
          planète à la recherche d’entrepreneurs crédibles. Des
        
        
          stages de formation plus ou moins gratuits vous sont
        
        
          offerts par des tas d’organismes pour vous apprendre
        
        
          toutes les techniques nécessaires. Cinquante millions de
        
        
          personnes recherchent du travail rien qu’en Europe. Le
        
        
          marché mondial est désormais à portée de votre main
        
        
          pour pas très cher grâce à Internet ou à ses petits cousins.
        
        
          Mais que faire ?
        
        
          et d’en faire perdre aux autres
        
        
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