« Travailler beaucoup », « Être travailleur », « Être un bos-
        
        
          seur » dessinent un système de valeur parfaitement
        
        
          adapté aux exigences économiques de la seconde moitié
        
        
          du XIX
        
        
          e
        
        
          siècle ou à la première moitié du XX
        
        
          e
        
        
          .
        
        
          A l’aube du monde interactif, ce comportement est devenu
        
        
          anachronique.
        
        
          L’homme a génétiquement besoin de travail. La Nature
        
        
          lui a donné des jambes pour marcher et des bras pour
        
        
          travailler. Priver un homme de son travail, c’est bien sou-
        
        
          vent le déséquilibrer.
        
        
          Mais « travailler » ne signifie pas nécessairement « être
        
        
          travailleur » au sens où l’on entendait l’expression dans
        
        
          l’école de Jules Ferry. Travailler chaque jour ouvrable
        
        
          8 heures d’affilée pour un travail (qu’on ne choisit pas en
        
        
          général) n’équilibre pas nécessairement. De plus, ce n’est
        
        
          pas nécessairement ainsi que la productivité individuelle
        
        
          atteint son apogée.
        
        
          L’égalitarisme idéologique propose comme idéal une
        
        
          situation de plein emploi où tout le monde fournirait
        
        
          35 heures de travail par semaine. Cette proposition
        
        
          méconnaît deux caractéristiques humaines fondamen-
        
        
          tales :
        
        
          
            1)
          
        
        
          Les hommes sont différents les uns des autres. Il y a
        
        
          des caractères, des structures psychologiques ou géné-
        
        
          tiques qui ont besoin de 70 heures de travail hebdoma-
        
        
          daires – sans week-end ni vacances – pour s’épanouir.
        
        
          Il y en a d’autres pour lesquels 14 heures seraient large-
        
        
          ment suffisantes.
        
        
          
            2)
          
        
        
          Nous obéissons tous, sinon à des biorythmes au fonde-
        
        
          ment scientifique douteux, à des rythmes biologiques qui
        
        
          font que certains jours nous sommes prêts à travailler
        
        
          12 heures tandis que d’autres, nous ne sommes bons
        
        
          strictement à rien.
        
        
          et d’en faire perdre aux autres
        
        
          31