« hiérarchie » qui structurent encore nos mentalités
        
        
          actuelles seront devenues complètement désuètes. À quoi
        
        
          cela sert-il de capitaliser une information, devenue gra-
        
        
          tuite, qu’on peut distribuer à tous vents sans pour autant
        
        
          s’en appauvrir ? Quelle est l’utilité du chef hiérarchique
        
        
          traditionnel quand il est si facile d’entrer directement
        
        
          en connexion avec tout le monde sans plus aucun inter-
        
        
          médiaire ?
        
        
          — La productivité planétaire va s’accroître de manière
        
        
          colossale. Dans mon pays, près de 50 % des personnes
        
        
          qui travaillent exercent une fonction d’intermédiaire.
        
        
          Comme les commutateurs d’une immense machine, ils
        
        
          dispatchent de l’information, des biens ou des services.
        
        
          Commerçants, enseignants, hôtesses, employés de
        
        
          bureau, ne produisent pas directement de la richesse ou
        
        
          de l’information enrichissante : ils se contentent de la
        
        
          ventiler. Leur disparition progressive aura deux consé-
        
        
          quences : d’abord, elle va libérer de tâches souvent rébar-
        
        
          batives un nombre considérable d’individus qui pourront
        
        
          se recycler dans des activités de loisirs ou de création.
        
        
          Ensuite elle va permettre d’énormes gains de temps et de
        
        
          productivité : les puces électroniques fonctionnent déjà
        
        
          en femto secondes : pas notre cerveau !
        
        
          — Une conduite bien française sera devenue complète-
        
        
          ment anachronique : celui du repli sur soi autarcique de
        
        
          l’artisan perfectionniste et solitaire.
        
        
          La France où je vis est un pays dont la caractéristique
        
        
          essentielle par rapport à ses voisins est de rassembler une
        
        
          quantité énorme de villages. Il y a un Français pour huit
        
        
          Européens, mais pratiquement un village européen sur
        
        
          deux est français. Une conséquence en est une mentalité
        
        
          nationale bien particulière, centrée sur ce qu’on pourrait
        
        
          appeler l’ « esprit de clocher » : individualisme, corpora-
        
        
          tisme et compagnie.
        
        
          L’art de perdre son temps
        
        
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