par des professeurs d’école, ce qui nous ramène à
        
        
          la situation précédente, ou par des cadres de grosses
        
        
          entreprises, qui ne sont confrontés en général qu’à des
        
        
          problèmes abstraits.
        
        
          Ceux qui savent faire en général n’enseignent pas et
        
        
          n’écrivent pas non plus.
        
        
          Ils font.
        
        
          En fait, le seul endroit où l’on acquiert des connaissances
        
        
          utiles, c’est l’entreprise elle-même. L’entreprise, et en par-
        
        
          ticulier la petite entreprise de service, est aujourd’hui la
        
        
          seule entité capable d’assimiler, voire de créer, puis de
        
        
          ventiler le savoir-faire utile en temps réel.
        
        
          Car c’est pour elle une question de survie.
        
        
          Qu’est-ce qu’une entreprise, sinon une organisation
        
        
          utile, à l’affût de toutes les techniques et les informations
        
        
          susceptibles d’améliorer sa productivité ? Une entreprise
        
        
          qui marche, c’est une entreprise utile et productive. Une
        
        
          entreprise ni utile ni productive disparaît : c’est dans sa
        
        
          définition.
        
        
          Tout laisse donc à penser que dans les décennies à venir,
        
        
          l’entreprise prendra la succession de l’école comme lieu
        
        
          de transmission du savoir-faire professionnel.
        
        
          Pendant longtemps, le lot commun était constitué de trois
        
        
          vies successives :
        
        
          — La première vie commençait vers cinq ans avec l’en-
        
        
          trée au cours préparatoire et se terminait avec le certificat
        
        
          d’étude, le bac, ou un diplôme prestigieux qui décidait,
        
        
          au lieu de la naissance, de la classe sociale à laquelle sa
        
        
          vie durant on appartiendrait. Pendant cette première vie,
        
        
          beaucoup d’apprentissage, mais pas de place pour les
        
        
          loisirs (on travaille le soir et le dimanche après-midi) et
        
        
          moins encore pour la vie professionnelle.
        
        
          L’art de perdre son temps
        
        
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