Si l’on vous pose des questions, qu’on vous critique
          
        
        
          
            ou que l’on vous demande des comptes, ce qui ne man-
          
        
        
          
            quera pas d’arriver dans une société encore très confor-
          
        
        
          
            miste, expliquez gentiment, mais fermement, que vous
          
        
        
          
            avez décidé de fonctionner ainsi afin d’accroître votre
          
        
        
          
            productivité individuelle dans l’intérêt de votre entre-
          
        
        
          
            prise.
          
        
        
          En fait, il y a deux sortes d’opportunismes :
        
        
          — L’opportunisme externe, que tout le monde connaît
        
        
          bien (il suffit d’observer les hommes politiques).
        
        
          — L’opportunisme interne, qui consiste à faire pipi dès
        
        
          qu’on en a envie, à s’arrêter de travailler dès que ça
        
        
          devient une corvée, à s’arrêter de manger dès que l’on
        
        
          n’a plus faim, et à grignoter un bout de fromage dès
        
        
          qu’on en éprouve le désir, même si ce n’est pas du tout le
        
        
          moment ni le lieu.
        
        
          Cet «
        
        
          
            opportunisme de l’intérieur
          
        
        
          » est non seulement la
        
        
          clef du bonheur pur et simple. C’est également une tech-
        
        
          nique très efficace de gestion du temps. On demande au
        
        
          cerveau tout ce qu’il peut donner mais seulement quand
        
        
          il le peut.
        
        
          On devrait, dans les écoles, apprendre aux enfants
        
        
          dès leur plus jeune âge, l’ «
        
        
          
            art de faire du surf
          
        
        
          ». Le «
        
        
          
            sur-
          
        
        
          
            feur
          
        
        
          » est celui qui se propulse habilement d’une crête de
        
        
          vague à une autre crête de vague. Jamais sa planche ne
        
        
          touche le creux de la vague : il sait que cela le ferait
        
        
          immanquablement couler.
        
        
          Il en est de même dans la gestion du temps. Il faut savoir
        
        
          utiliser pleinement ses phases d’apogée et décrocher tout
        
        
          aussi pleinement pendant ses phases d’absence.
        
        
          Celui qui sait jouer ce jeu prend immédiatement trois
        
        
          avantages sur celui qui s’obstine à vouloir fournir un
        
        
          rendement linéaire :
        
        
          — Sa productivité qualitative est bien plus importante.
        
        
          L’art de perdre son temps
        
        
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