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D
ictionnaire
des mots
en
voie
de
disparition
3/ L’intégration des économies mondiales aura été réalisée. Chacun sera
en mesure d’échanger immédiatement avec l’interlocuteur mondial le
plus pertinent.
Ces réservoirs de croissance épuisés, un problème essentiel se posera :
celui du surcroît de masse monétaire en circulation. Aujourd’hui,
l’économiemonétaire représente environ le centuple de l’économie réelle.
Pour 1 dollar de pétrole, de blé ou de médicament en circulation dans
le monde réel, il y a environ 100 dollars qui circulent entre les banques,
les bourses et les innombrables
intermédiaires financiers
qui n’apportent
pas grand-chose au Schmilblick. Ce surcroît de monnaie garde un peu de
sens tant qu’un pari reste possible sur la croissance elle-même, car tant
qu’il y a des espoirs de bénéfice, on trouve des prêteurs ou des investis-
seurs. En d’autres termes, l’Occident peut prolonger artificiellement son
train de vie en faisant tourner la planche à billets le temps que l’Orient
achève son propre cycle des 30 glorieuses. Mais cette situation ne saurait
durer bien longtemps car après les Téra-dollars injectés en 2008 dans
la relance, toutes les cartouches budgétaires sont épuisées. Au 4
e
choc
pétrolier, tout l’échafaudage pourrait bien s’effondrer.
L’économie monétaire se recale alors d’urgence sur l’économie réelle.
L’inflation efface alors les dates insolvables souscrites par la génération
occidentale précédente. 1 dollar réel de feu (pétrole), d’eau (potable),
de terre (cultivable) ou d’air (respirable) se négocie brutalement au
tarif de 100 dollars monétaires. La phase finale de l’exponentielle mon-
tante est suivie, comme il se doit, par la phase initiale de l’exponentielle
descendante. La cuite est à la mesure de l’ivresse.
Dans ce contexte, la conception judéo-chrétienne du progrès continu
rend la place à la conception asiatique du temps cyclique. La notion
de saisonnalité reprend ses droits. Le recyclage rationnel des ressources
devient incontournable. Comme l’affirmait en son temps l’Ecclésiaste, il
y aura toujours un temps pour la récolte, un autre pour les semailles et
la germination.
Les générations normales du futur, comme les générations normales du
passé s’accommoderont de l’alternance d’étés actifs et d’hivers passés au
coin du feu. L’hiver se remettra humblement au service de l’été et du
recyclage de ses déchets.
Le cycle des biomatériaux
Les matériaux utilisés dans le cadre du logement seront alors, aussi sou-
vent que possible, des biomatériaux. Les maisons seront construites en