votre répondeur à distance. Il n’y a pas de bonnes
vacances sans catimini.
Privilégier systématiquement le qualitatif par rap-
port au quantitatif, l’identification des buts plutôt que
le choix des moyens, la créativité plutôt que l’analyse.
Perdre pendant quelques jours le sens du temps, de
l’espace et des mathématiques. Oublier donc malencon-
treusement sur votre bureau au moment du départ
quelques objets essentiels : votre montre, votre agenda,
votre calculatrice et votre téléphone de poche.
Juxtaposer à vos « grandes » vacances de huit jours,
des vacances plus petites de deux ou trois jours et même
des vacances minuscules de quelques heures. Admettons
que vous travailliez dans un bureau parisien. Qui vous
empêche de vous livrer l’après-midi à une escapade en
bateau-mouche, à un aller-retour en haut de la Tour
Eiffel (histoire de prendre le frais) ou à une visite
guidée des égouts de Paris ? J’ai noté que ces micro-
vacances, de par leur côté provocateur, étaient particu-
lièrement propices (bien plus que les queues au restau-
rant ou les embouteillages sur le périphérique) aux
idées réellement novatrices. Et si vous trouviez,
pendant la visite de votre égout, l’idée qui permettra
à votre entreprise de minorer ses charges de 5 %,
ses achats de 10 % ou son chiffre d'affaires de 20 % ?
Qui dit vacances dit découverte, cassure de rythme,
changement de perspective. Or il n’y a pas de méthode
de créativité plus puissante.
En d’autres termes, l’idéal serait que vos vacances ne
soient plus des vacances, simple négation de la besogne
ordinaire, zone d’absence et de vide selon l’étymologie
latine. L’idéal serait que vos vacances deviennent la conti-
nuation naturelle de votre travail sur un mode
différent. Il ne s’agit plus alors de vacances, mais d’un
L’art de perdre son temps
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