Il n’y a pas vraiment de mots pour définir cet état
d’esprit. On peut utiliser encore ici l’expression « esprit
de clocher » mais également les termes de « myopie » ou
de « particularisme ».
Nous conviendrons d’utiliser «
perfectionnisme
» en
donnant peut-être au mot un sens plus orienté que de
coutume.
La «
perfectionnite
» sera pour nous cette attitude qui
consiste, en toute chose, à s’attarder sur des points de
détail en perdant de vue l’ensemble.
Le perfectionnisme ou la perfectionnite est non seule-
ment un mécanisme universel d’échec qui exerce ses
effets ravageurs aussi bien dans la vie professionnelle que
sentimentale ou intellectuelle, c’est aussi un moyen
extraordinaire pour gaspiller son temps et celui des
autres.
Voici quelques exemples de comportements perfection-
nistes :
— Passer une demi-heure à écrire une lettre et une heure
et demie à peaufiner la mise en page. On fait le va-et-
vient entre les possibilités sophistiquées du traitement
de texte et les possibilités tout aussi sophistiqués de
l’imprimante. On veut que le document fini fasse vrai-
ment « professionnel ». Pour rien au monde, on ne se per-
mettrait de griffonner rapidement un mot à la main,
même si cela ne prendrait que cinq minutes et serait donc
susceptible de vous faire gagner deux heures. Cela ne
ferait vraiment pas sérieux. Cela ne se fait pas.
— Passer des heures avec un dictionnaire à la recherche
de la traduction exacte d’un mot anglais, même si depuis
longtemps on a compris le sens exact en fonction du
contexte.
— Rechercher l’absolu dans une vie de couple.
L’art de perdre son temps
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