— La seconde vie commençait avec le premier emploi et
se terminait avec la retraite. Toujours très peu de place
pour les loisirs, mais fini le temps de l’apprentissage !
Il est dorénavant restreint à la découverte sur le terrain
des rudiments de base. Tout le temps utile, ou presque,
est consacré à travailler, à vaquer à des attributions
professionnelles ou familiales. Les gens de 30 ou 40 ans
sont souvent débordés. Quand ils s’arrêtent, c’est pour
dormir.
— La troisième et dernière vie commençait avec l’âge de
la retraite, pour durer jusqu'à la mort. Obligation (légale)
de ne plus rien faire, parfois dès l’âge de 55 ans, pour
laisser place aux jeunes. Pour certains, cela se soldait par
de la dépression (et quelquefois la mort prématurée). La
vie professionnelle est enterrée. La vie d’apprentissage,
qui était justifiée par la vie professionnelle, n’a plus de
sens. Reste une vie de loisirs que l’on n’apprécie plus
car elle est devenue omniprésente. Après l’effort, le
réconfort, mais pas de réconfort sans effort.
Je vais donc faire une proposition. Au lieu de mener trois
vies successivement, pourquoi ne pas mener trois vies de
front, depuis le berceau jusqu'à la tombe :
—
Une vie d’apprentissage ininterrompue d’un bout à l’autre
de la vie.
Cette formation, libre dans le choix de ses
modules, peut s’acquérir dans des écoles, à distance par
le biais d’un ordinateur, ou encore seul avec des livres ou
des logiciels multimédias interactifs. Le savoir-faire utile
y est privilégié. L’organisation juxtapose une multitude
d’organisations, publiques ou privées. Le financement est
assuré par un système de bourses ou de crédit d’impôt.
—
Une activité professionnelle constante.
Cette carrière peut
débuter dès l’âge de 12 ans, par de petits travaux :
création de logo, manipulations informatiques, accueil
téléphonique, et se poursuivre au-delà de 80 ans. Elle
et d’en faire perdre aux autres
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