budget, c’est-à-dire quand ils parviennent à maintenir
leurs charges au-dessous de leur niveau de ressources.
Une sorte de principe holistique s’énonce donc ainsi :
Une entité ne maintient son existence que lorsqu’elle est « ren-
table », c’est-à-dire si, et seulement si, ses ressources excèdent
ses charges.
C’est peut-être pour cette raison que les dinosaures
ont disparu il y a 65 millions d’années. Leur bio-masse
énorme exigeait trop de nourriture par rapport aux
ressources en gibier de l’époque.
L’Empire romain a disparu parce qu’à la fin de son histoire,
il n’était plus rentable. Ses frais de gestion colossaux
furent pendant longtemps couverts par son expansion
continue. Les voies romaines et le train de vie des pro-
consuls étaient couverts par le butin des conquêtes et
entretenus par des esclaves dont la plupart étaient
d’anciens prisonniers de guerre. Un jour, l’expansion de
l’empire dut s’arrêter. Peut-être parce que les distances
du centre à la périphérie (de Rome à l’Écosse ou à la
Palestine) étaient devenues excessives. Tout ce qui ne
progresse plus régresse. Et Rome dut s’effondrer sous le
poids de ses charges.
L’Empire américain est-il aujourd’hui dans la situation de
Rome ou des dinosaures ? Les guerres d’opérette et leur
surenrobage médiatique ne seraient-elles au fond que
des tentatives de diversion pour masquer l’essentiel : un
gouffre de consommation sans contrepartie suffisante ?
Un décalage fragile entre l’économie réelle des États-Unis
(la production effective) et leur économie virtuelle mesu-
rée par le PNB (« services » inutiles, industries de l’imagi-
naire, surexploitation d’une cote de confiance internatio-
nale, actions surcotées en bourse) ? Les vingt ans à venir
risquent de parler fort.
et d’en faire perdre aux autres
75