» — Un micro-ordinateur portable et tous ses accessoires
(modem, lecteur de DVDROM, imprimante, rallonge électrique).
» Depuis, accompagné en permanence, comme l’escargot, de
tout mon patrimoine, réduit au minimum, je sillonne l’Europe
comme le Hollandais Volant, menant une vie d’hôtel ou de for-
tune. Quand je crée une entreprise, je le fais au nom de quel-
qu’un d’autre et me borne à lui prodiguer des conseils amicaux
par le biais d’un téléphone de poche. J’ai des amis partout, mais
plus d’attache nulle part. Je suis heureux car je suis libre.
Chaque jour, c’est pour moi une nouvelle vie qui commence.
« Inventer la vie » : c’est devenu pour moi la grande affaire de
chaque matin. Et chaque soir, juste avant de chavirer définiti-
vement dans le sommeil, je me pose toujours la même question
magnifique :
» Qu’est-ce que je vais pouvoir encore bien inventer
demain ? ».
Cette confession du vieillard m’a – je l’avoue – beaucoup
touché et amené à réfléchir. Je me suis dit que pour
échapper à l’emprise dévorante du patrimoine qui guette
nos contemporains à chaque instant, une règle sans faille
devait être respectée :
Éviter autant que possible de devenir propriétaire des
choses.
Une astuce bien commode permet de s’en sortir :
Quand c’est possible, on n’achète pas les choses, on se
contente de les louer.
Louer une maison ou un appartement, c’est très facile.
Louer une voiture aussi.
Louer les services de collaborateurs à la journée, c’est une
attitude résolument moderne. Le concept archaïque de
l’emploi est en train de s’effondrer sous nos yeux au
profit d’une notion beaucoup plus réaliste et bien mieux
L’art de perdre son temps
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