Méconnaître ses rythmes personnels
L
a civilisation industrielle de nos arrière-grands-
parents nous a appris que dans le travail, il était bon
de ne pas trop s’écouter.
Et ils avaient raison. Dans une civilisation industrielle,
quand on s’écoute trop, on ne fait rien de bon. Une civi-
lisation industrielle, c’est très rigide. Il y a des machines
qui imposent un tempo, de la synchronisation et de la
discipline. C’est à l’homme de se plier aux caprices de la
machine, car le contraire est tout bonnement impossible
d’un point de vue technique.
Les machines de notre génération et,
a fortiori
, de celle
de nos enfants, sont d’une tout autre nature. Elles sont
capables d’épouser complètement nos habitudes de
travail. Véhicules sur mesure et logiciels intégralement
personnalisables vont nous permettre de nous redé-
couvrir.
Il était temps !
Berkeley disait déjà que le meilleur moyen de soumettre
la nature était de se soumettre à ses lois. On peut effec-
tuer la transposition du modèle et postuler que le
meilleur moyen d’exploiter l’intégralité de son potentiel
et de faire
rendre
à notre personne tout ce qu’elle est
capable de
rendre
, c’est d’en observer, comprendre et
respecter les dispositions.
Y parvenir, c’est faire d’une pierre deux coups :
–– Notre productivité (particulièrement notre productivité
qualitative) se hisse alors à des sommets.
— Notre motivation nous gonfle de bien-être.
L’enfer dans la vie future, tel que la religion l’enseigne, ne
peut pas en effet être pire que celui que nous créons dans
L’art de perdre son temps
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