recherchent un homme avec lequel elles puissent
partager des projets. Les femmes de 40 ans recherchent
un homme qui les accepte telles qu’elles sont. La logique
du projet objectif triomphe tôt ou tard de la logique du
coup de foudre.
De là un certain nombre de suggestions :
S’accepter tel qu’on est.
Si on ne s’accepte déjà pas soi-même tel que l’on est, com-
ment espérer qu’un autre le fasse à notre place ?
Les «
voix du dehors
» (famille, conjoint, formation,
collègues, autoradio, publicité mensongère à outrance)
sont souvent éloquentes. Dans cet assourdissement,
on en finit parfois par ne plus entendre les «
voix du
dedans
», par ne plus très bien savoir qui l’on est. Or, il
n’y a pas de séduction sans narcissisme. Nul ne peut
espérer être aimé s’il ne s’aime pas. Et nul ne peut s’aimer
s’il ne se connaît pas.
Se montrer tel qu’on est, quel que soit l’interlocuteur.
Ceci veut dire être à peu près pareil que l’on soit seul,
dans sa famille ou dans la rue. Rien n’est plus difficile.
L’«
abdication
» est devenue si fréquente, si normale, que
rester naturel et simple dans ses paroles, ses mimiques ou
ses actes est devenu incorrect, impoli ou bizarre.
Le travestissement est devenu l’usage. Les mots servent à
cacher les pensées, les sourires à masquer l’ennui, les
visages impassibles à contenir les émotions. Dans cette
civilisation du théâtre, tout est en carton-pâte. D’où une
solitude épouvantable et générale. Car comment voulez-
vous qu’on vous aime pour ce que vous êtes, si vous ne
vous montrez jamais tel que vous êtes à personne ?
Renoncer à donner de soi une belle image.
Nul ne peut à la fois être aimé comme un homme et
adulé comme un dieu. Et nous faisons un grand pas le
L’art de se faire des ennemis
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