exigeantes ou fatigantes, il est bien évident que la straté-
gie à adopter sera tout autre :
Fabriquez-vous un masque en carton-pâte et
faites de votre vie un Carnaval de Venise éternel.
Emprisonnez-vous dans la relation
P
endant des millénaires, les relations de couple n’ont
guère posé de problèmes sérieux. Certes les couples
pouvaient avoir des problèmes, comme Rodrigue et
Chimène, mais ce n’était qu’un problème extérieur. La
relation intrinsèque demeurait simple, franche et sans
ambiguïté.
En vérité, il n’y avait même pas tellement de choix.
L’absence de moyens de transport et de télécommu-
nication limitait l’horizon. Au bal du village ou au bal
du château, on faisait la rencontre d’une voisine (« ren-
contre » est un grand mot, on connaissait souvent ladite
voisine depuis l’enfance). Des considérations d’alliance,
de raison ou d’intérêt venaient rendre le choix encore
plus exigu. Les affaires de cœur étaient au cœur des
affaires (« business » en anglais). On s’inclinait devant le
choix de ses parents (ou de ses intérêts). Enfin, presque
tout le monde était déjà soit casé soit en instance de
l’être. La liberté de choix était par conséquent pratique-
ment nulle. Et quand il n’y a plus à choisir, les tourments
de l’âme s’évaporent.
La civilisation industrielle, au XIX
e
siècle ainsi qu’aux
débuts du XX
e
, complique à peine le schéma. La rencontre
et le mariage sont toujours plus ou moins arrangés.
L’objectif est de perpétuer la transmission du capital de
et de saboter ses relations de couple
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