expérience unique, être habités par une lumière intense
que l’on ne peut comprendre que si on l’a vécue person-
nellement, que l’on ne peut pas décrire avec des mots
(autant essayer de tomber amoureux en lisant un ouvrage
de psychologie amoureuse). Eux seuls ont la foi authen-
tique, la connexion directe.
Les
apôtres
: à proximité personnelle d’un illuminé, il ont
été abreuvés (ou un jour éclaboussés) par sa lumière
vivante. Par contagion, ils participent et redistribuent,
parfois contre leur gré, un peu comme la lune réfléchit
la lumière du soleil.
Les
moutons
: ils se laissent bercer, entraîner ou endormir
par les belles chansons. Peu à peu la foi se dégrade en
croyances, les croyances en rites, les rites en coutumes ou
en mots de plus en plus vides. Une « religion », garde-fou
sociologique contre les errements de l’ego déboussolé, se
propage ou se construit au gré de ses alliances avec le
pouvoir politique (qui l’utilise).
Les
faux prophètes
: opportunistes ou ambitieux, ils ont
compris le pouvoir des hommes de robe. Leur volonté de
pouvoir ne pouvant s’affirmer dans le monde temporel,
ils cherchent et trouvent des compensations dans le
monde spirituel. Et le pape (du XVI
e
siècle) vient ici
concurrencer l’empereur ; Julien Sorel demander au noir
(de la soutane) un prestige à la mesure du rouge (de l’ha-
bit militaire).
Les
athées convaincus
: convaincus (avec raison) de la
supercherie des faux prophètes, ils la dénoncent avec
tant de force qu’ils jettent souvent le bébé en même
temps que l’eau du bain et aboutissent à la conclusion
que tout n’était que mascarade.
Les
indifférents
qui n’en ont rien à faire et vont chercher
leurs préoccupations ailleurs.
et de saboter ses relations de couple
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