sentir apprécié sincèrement par quelqu’un qui ne reven-
dique rien d’autre que votre présence à l’état pur, sans
artifice ni comédie.
L’amour subjectif vit d’inanition et meurt de nourriture. Il
s’appuie en effet sur une erreur de perception de l’autre,
que sa présence tend à dissiper, son absence à renforcer.
L’amour objectif, comme l’amitié toute simple, exige en
revanche des facilités objectives pour se développer. On
énoncera ainsi la «
règle des trois proximités
» :
1)
La «
proximité géographique
». Toutes les statistiques
le prouvent. On se fait plus facilement des amis avec
des êtres qui vivent ou travaillent près de soi. Quand ils
s’éloignent (mutation, déménagement), il n’est pas rare
que peu à peu, le sentiment s’étiole.
2)
La «
proximité sociologique
». L’ « homophilie » (c’est-
à-dire la tendance à aimer son semblable) est également
constatée sur le plan statistique, l’homogamie en particu-
lier. Les sélections effectuées aujourd’hui par les agences
matrimoniales, demain par les réseaux informatiques pla-
nétaires, s’appuient sur ce postulat. La communauté de
profession, d’études, de compétences, de centres
d’intérêts, de culture, d’origine et d’âge (mais pas néces-
sairement de sexe) est pour une relation un gage sérieux
de réussite.
3)
La «
proximité psychologique
». Les extrêmes s’attirent
en théorie. Mais en pratique il est beaucoup plus facile
pour un suractif intellectuel de partager ses week-ends
avec un autre suractif intellectuel qu’avec un sous-actif
matérialiste. La proximité caractérologique constitue un
bon début. La proximité de valeurs ou de mentalités la
renforce considérablement.
Nous avons retrouvé ici trois illustrations d’un principe
holistique fondamental : celui qui veut que la plus grande
probabilité de localisation du semblable soit auprès du
et de saboter ses relations de couple
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