téléphones cellulaires. Ce dictaphone peut vous permettre
de récupérer toutes les miettes de vos rêves. Comme des
microparticules cosmiques, une multitude d’idées inté-
ressantes vous traversent l’esprit chaque jour, en
particulier bien sûr quand vous êtes au volant et qu’il
n’est pas du tout aisé de noter quoi que ce soit où que ce
soit. Si vous les notez immédiatement, vous bénéficierez
sans doute de l’ « effet ricochet ». Une idée déposée sur
l’enregistreur en appelle souvent une autre, et puis une
autre encore. La créativité sollicite la créativité comme
l’amour sollicite l’amour et le travail, le travail. On se
retrouve alors avec cent kilomètres d’autoroute et une
vingtaine d’idées disparates, les unes sans intérêt, les
autres absolument géniales. Une de ces idées, parfois,
vaut plus à elle toute seule que des jours de travail. Les
kilomètres et les embouteillages peuvent être au choix
soit le moment le plus stérile de la journée, soit le plus
extraordinairement fécond, selon que vous disposiez ou
non à portée de la main d’un confident électronique.
La micro-informatique présente des dangers encore plus
importants que ceux du téléphone. Le temps qu’elle peut
vous faire gagner n’est absolument rien à côté de celui
qu’elle peut vous faire perdre. Que d’après-midi perdus
à l’installation ou à l’apprentissage d’un logiciel qu’on
n’utilisera jamais mais qui va en revanche en dérégler
bien d’autres !
Il faut avoir ses logiciels comme on a ses auteurs : 3
ou 4, que l’on connaît sur le bout des doigts et auxquels
on reste fidèle : par exemple un traitement de texte,
un tableur, une base de données et un logiciel de comp-
tabilité.
Le meilleur ordinateur est quant à lui souvent le plus
petit, car vous pouvez ainsi l’emmener partout. Il
devient en quelque sorte l’extension naturelle de votre
L’art de perdre son temps
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