L’art de s’accrocher à ce qui n’existe plus et de disparaître avec
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D
Il mériterait peut-être d’être remplacé par une collection personnelle
de certifications partielles et temporaires, validées éventuellement par
des entreprises spécialisées, et vérifiables depuis une base de données
centrale. Un peu comme aujourd’hui on vérifie sur Internet les résultats
financiers d’un partenaire avant de s’engager dans une collaboration.
D
ollar
Glorifié au-delà de l’or depuis Bretton Woods, le dollar cesse d’être la
valeur refuge absolue depuis que le déficit américain a crevé le plancher
des taux d’intérêt : on ne peut quand même pas offrir des taux à moins
de 0 %. La crédibilité du billet vert a pris un sérieux coup dans l’aile depuis
que la planche à billets a pris son envol (automne 2008). Il sera rapide-
ment remplacé par une monnaie internationale car c’est la seule façon
sérieuse d’éviter la succession ininterrompue des crises économiques qui
ne matérialisent au fond que le transfert des richesses de l’Économie
réelle à l’Économie virtuelle, le transfert des ressources réelles, celles de
l’agriculture et de l’industrie, vers les intermédiaires habiles et bien placés
de la finance, de la politique et de la médiatisation.
À terme ce sera ou la monnaie mondiale ou la révolution mondiale : la
révolution de la périphérie contre le centre qui l’abuse.
D
omicile
La notion de domicile fixe est déjà un archaïsme pour certains. Les
Tsiganes et autres gens du voyage sont habitués depuis longtemps aux
charmes de la vie nomade. Aujourd’hui, l’effacement des frontières,
l’ouverture aux cultures et aux langues étrangères, le low cost aérien et le
développement continu, en dépit de toutes les crises, du tourisme inter-
national, favorisent la pratique du village planétaire. Demain, les change-
ments climatiques, les famines et la raréfaction de l’eau favoriseront les
migrations de masse : il y aura toujours plus d’individus vivant dans un
pays où ils ne seront pas nés.
Tous ces voyageurs du futur ne seront cependant pas des nomades à
proprement parler, c’est-à-dire des errants sur une terre inconnue, mais