L'art de se faire des ennemis - page 97

Ouvrir grande la fenêtre du plus haut étage de votre
habitation, en jeter tout ce que vous aurez pu trouver
comme montre, réveil et pendule et les laisser rejoindre,
dans la cour ou dans le jardin, les débris de vos télé-
phones et de vos téléviseurs. Si vous vivez au rez-de-
chaussée, rassembler le tout dans un sac, sortir sur le
boulevard et offrir le tout au premier passant ébahi
qui croise votre regard.
Confiner au cercle étroit des exigences professionnelles
ce genre d’appareils dangereux.
Cesser de paniquer si chaque quart d’heure passé
avec vos enfants ou vos amis n’est pas forcément « bien
rempli » de discussions « intelligentes », de projets
« concrets ». En d’autres termes, renoncer à profession-
naliser votre vie privée.
Faire durer ses entretiens professionnels au maxi-
mum. Utiliser par exemple la technique de l’invitation
au restaurant, de la balade à pied ou du déplacement en
voiture. Tout ce qui vous oblige à perdre l’un et l’autre
un peu de temps ensemble est bon dans la mesure où il
contraint à dépasser les conflits apparents.
Le non-respect de ces règles vous explique sans doute
pourquoi un nombre impressionnant de gens très com-
pétents, donc importants, donc très pressés, connaissent
des succès privés inversement proportionnels à leurs suc-
cès professionnels. Le meilleur exemple est certainement
celui de Napoléon lorsqu’il avoue : « On ne m’aimait
guère... Il faut du temps pour se faire aimer, et même
quand je n’avais rien à faire, j’ai toujours cru vaguement
que je n’en avais point à perdre ».
Si vous avez envie de rester toute votre vie
aussi abandonné que Napoléon à Sainte-Hélène,
faites donc comme lui : courez après le temps
comme après des flocons de neige.
et de saboter ses relations de couple
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