pouvoir et la justification de son train de vie et de ses
privilèges.
Si A et B peuvent dorénavant se passer de C pour s’en-
tendre, à quoi les « chefs » peuvent-ils encore servir ?
Un chef d’entreprise, c’est d’abord quelqu’un qui télé-
phone. Une entreprise, c’est d’abord un nœud de
communications entre des fournisseurs, des clients, des
actionnaires, des banquiers et un environnement institu-
tionnel. Avec l’apparition du téléphone de poche et
Internet, la notion même de hiérarchie devient pour
l’entreprise un handicap et non plus, comme hier,
la garantie d’une bonne organisation. Par un effet
de boucle rétroactive, la montée en puissance des télé-
communications se trouve à son tour stimulée par les
structures interactives qu’elle suscite. Les mastodontes
industriels disparaissent rapidement pour la même
raison que les dinosaures il y a soixante millions d’années :
à cause de leur lourdeur, de leur lenteur, de leur consom-
mation énorme d’énergie, de leur manque de productivité
par rapport aux petits mammifères au sang chaud.
La civilisation industrielle de nos parents et de nos
grands-parents avait deux fondements :
— La primauté de l’organisation hiérarchique.
— La primauté des valeurs matérielles, ce que Marx
appelait le « Capital ».
La civilisation interactive possède également deux fonde-
ments :
— La primauté de communications fluides, immédiates,
horizontales, à l’image des zappings sur le Web.
— La primauté des représentations et des symboles.
Ce qui coûte le plus cher, aujourd’hui, ce sont en effet
les images. Quand vous achetez un flacon de parfum
et de saborder son entreprise
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