Dans le second cas de figure, le sujet peut éventuelle-
ment rester longtemps, quand il n’a pas le choix pour des
raisons matérielles et familiales, mais alors c’est au prix
d’une forme d’autodestruction et de sous-motivation
permanente. Les énergies « qualitatives » de l’individu
s’évanouissent, qu’elles soient de l’ordre de la
créativité
(somme des bonnes idées), du
culot
(somme des bonnes
initiatives) ou de la
communication
(somme des messages
que l’individu saura faire passer).
Il y a encore quelques institutions, quelques entreprises
ou quelques emplois où les énergies « qualitatives » de
l’individu ne sont pas requises. Il n’est pas forcément
vital pour un supermarché que ses caissières soient
créatives, communicantes et culottées. Il suffit qu’elles
soient aimables, rapides et consciencieuses. Mais ces
emplois, à faible valeur ajoutée, sont en train de dispa-
raître. Ils sont petit à petit remplacés par des machines
reliées à des ordinateurs. De plus en plus on s’oriente
vers l’équation :
Potentiel d’un collaborateur = Somme de ses bonnes
idées (
créativité
) + Somme de ses initiatives intelligentes
(
culot
) + Somme des messages qu’il est capable de faire
passer par oral, par écrit ou tout autre moyen (Qualités
d’expression et de communication).
Dans cette perspective, deux scénarios possibles s’offrent
pour l’avenir. Le premier scénario est celui d’une société
à deux vitesses :
1)
D’une part, une minorité de concepteurs, pourvus
génétiquement de centres nerveux développés ou socio-
logiquement d’un savoir-faire technique à jour.
2)
D’autre part, une majorité de consommateurs abrutis
par l’opium de la télévision, du RMI ou autres allocations,
et parqués dans des centres de loisirs du style Disneyland
pendant que la vraie vie se passe ailleurs.
et de saborder son entreprise
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