Deux cas de figure peuvent alors se présenter. Ou le nou-
veau gadget est favorable à la survie et à la reproduction,
ou il est défavorable. S’il est défavorable, les possibilités
de reproduction du sujet diminuent (les jeunes filles vont
l’appeler Quasimodo et s’envoler à son approche comme
des pigeons place Saint-Marc) et le nouveau gadget
va tendre peu à peu à disparaître. S’il est au contraire
favorable (certains clowns sont de grands séducteurs), le
gadget a une chance de se diffuser généreusement.
Rien n’empêche l’entreprise de se livrer, comme la vie, à
des expérimentations continuelles. Elle peut par exemple
tester chaque année de nouveaux produits sur de nou-
veaux marchés ou de nouveaux collaborateurs sur de
nouvelles tâches.
Deux cas de figure peuvent alors se présenter. Ou l’essai
n’est pas concluant et on le stoppe immédiatement. Ou
l’expérience est payante et on la systématise.
En fait, il en est des entreprises comme des hommes.
Il n’en existe que deux catégories :
— Celles qui préfèrent la sécurité et prennent peu de
risques. Elles reçoivent peu de baffes mais s’empâtent
assez vite. Elles sont rapidement éliminées par la concur-
rence d’autres entreprises, plus audacieuses ou plus
féroces.
— Celles qui aiment l’aventure et multiplient les « expé-
riences ». Elles essuient d’ordinaire pas mal de revers et
de mésaventures. Leur histoire est jonchée de procès, de
prud’hommes, de démissions, de succès retentissants et
de déboires non moins retentissants. Mais elles ont à long
terme une chance de s’en sortir.
En résumé, plus le nombre d’expériences nouvelles est
important, plus le volume d’échecs sera considérable,
mais plus probable aussi sera la probabilité de survie.
L’art de démotiver ses collaborateurs
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