Le problème de l’école, c’est qu’on n’y apprend que
des idées figées, c’est-à-dire des idées mortes. Aucune
institution ne saurait se payer le luxe d’être à la fois un
instrument d’intégration sociale et un berceau d’éveil.
Car ici comme ailleurs ce n’est que par le refus que l’on
peut s’affirmer.
Une étude récente effectuée aux États-Unis s’est interro-
gée sur les rapports entre la « créativité » et les âges de
la vie. Quel que soit l’échantillon, le résultat final fut le
suivant :
A 3 ans, 95 % des enfants sont « créatifs ».
A 5 ans, 95 % des enfants sont « créatifs ».
A 15 ans, 5 % des adolescents sont « créatifs ».
A 40 ans, 5 % des adultes sont « créatifs ».
A 80 ans, 5 % des adultes sont encore « créatifs ».
Entre l’âge de 5 ans et l’âge de 15 ans, le développement
de la personne humaine a donc été interrompu par
un cataclysme sans équivalent. Ce cataclysme, c’est tout
bonnement l’école façon Jules Ferry, laïque et obligatoire
pour tous.
Voici quelques petits jeux que vous pouvez enseigner
très jeune à vos enfants, afin de préserver tant bien que
mal leur créativité qui, dès l’école primaire et l’« âge de
raison », va encourir des menaces terribles.
1)
Prenez deux mots qui n’ont absolument ensemble
aucun rapport, par exemple « alimentaire » et « écureuil ».
Puis, à partir de là, forgez un mot nouveau en associant
le début du premier à la fin du second, par exemple, dans
le cas présent, « alicureuil » ou « alimenreuil ».
2)
Prenez une feuille de papier, structurez-la en quadrillage,
mettez une série de substantifs en abscisse, une série de
qualificatifs en ordonnée, et puis laissez votre imagina-
tion voguer au gré des résultats. Par exemple :
L’art de démotiver ses collaborateurs
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