pourquoi de mes déceptions (ou de mon indifférence), en
tire des conclusions et remet en cause ses méthodes de
travail.
L’agent joue également un rôle de « filtre » devant l’afflux
des messages électroniques qui petit à petit vont se
mettre à me traquer partout. Quand cinquante mille
informations publicitaires, politiques ou privées vont
essayer de me parvenir chaque jour, il n’en laissera
passer peut-être qu’une douzaine qu’il me présentera
quand il me sentira disponible ou que je le solliciterai. Au
besoin, il prendra l’initiative de faire un résumé concis
d’un message important, mais un peu long ou un peu
obscur, ou encore de me faire une synthèse à propos
d’une nouvelle importante, dont se sont emparés
plusieurs milliers d’organes de presse à travers le monde.
Il sait que je suis plus sensible aux images qu’aux mots,
aux chiffres plutôt qu’aux longs commentaires subjectifs.
Il en tire donc les conséquences quant à la façon de me
présenter les choses.
Cerbère était un chien pourvu de trois têtes mons-
trueuses. Il gardait jalousement la porte d’entrée aux
Enfers et ne laissait pas passer n’importe qui. Il est proba-
ble que votre agent sera plus impitoyable encore : il
ne laissera passer que les messages qui présentent pour
vous en particulier un intérêt personnel indiscutable.
Les lettres d’amour évidemment, mais aussi les cartes
d’anniversaire électroniques, les meilleures pages de
votre journal préféré, et quelques informations tech-
niques, commerciales et même publicitaires qui vous
concernent tout particulièrement.
L’avenir du marketing est donc dans l’ « hyperpersonna-
lisation ». Dans la civilisation interactive où chaque
travailleur va tendre à devenir une entreprise à lui tout
seul, chaque consommateur va tendre à devenir à lui
tout seul un marché spécifique. Les entreprises qui vont
et de saborder son entreprise
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