Demandez à vos collaborateurs une myriade
de petits services, que vous pourriez très bien
effectuer vous-même avec plus de vitesse et
d’efficacité : faire une photocopie alors que
vous êtes devant la photocopieuse, envoyer
un Fax alors que vous êtes juste à côté du Fax.
Faites irruption quatre à cinq fois par jour
dans le bureau de chacun de vos collaborateurs
et engagez immédiatement la conversation sur
un sujet original, inattendu.
Téléphonez six ou sept fois par jour à votre
secrétaire pour lui demander « s’il n’y a rien de
neuf », alors qu’une seule fois, en fin de journée,
suffirait amplement.
Contactez vos collaborateurs en temps réel,
dès que l’idée vous passe par la tête au lieu de
regrouper tous les dossiers à étudier en un seul
« bloc » hebdomadaire ou quotidien.
Demandez dix ou douze fois le même service
à dix minutes d’intervalle au même collaborateur,
sous prétexte que ça n’avance pas assez vite.
Cette technique réputée, appelée « technique du
harcèlement », démontre souvent une producti-
vité inégalée en termes de dépression nerveuse.
Dramatisez systématiquement tout, y compris
les préoccupations les plus futiles en introdui-
sant dans chacune de vos injonctions le critère
d’extrême urgence.
Mobilisez toutes les ressources humaines de
l’entreprise au service de considérations tout à fait
personnelles, comme retrouver vos clefs une fois
de plus égarées (vous avez l’habitude fâcheuse de
les poser n’importe où), vous conduire à la gare
ou aller chercher votre fille à la crèche.
et de saborder son entreprise
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