et de saborder son entreprise
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Ensuite, soignez votre conduite. Soyez impré-
visible, cyclothymique et lunatique. Soyez esclave
de votre état d’humeur. Agressif et méchant à
neuf heures du matin ; envoûté par le mal à 11 ;
à 14 heures, exubérant et prêt à tout révolutionner
dans l’entreprise ; le soir, dépressif, résolu à
l’abandon de la plupart des projets en cours.
Sachez enfin jouer sur les contradictions entre
votre conduite et vos discours. En sorte que la
confiance à votre égard devienne une chose
complètement impossible.
Répétez par exemple que votre femme n’a rien
à faire dans les bureaux de l’entreprise, qu’il n’y
a qu’un seul maître, c’est vous, etc. Et dès qu’elle
ouvre la porte, mettez-vous sans délai à faire le
beau devant elle et à lui donner la patte.
Hurlez lorsque vous surprenez l’une de vos
collaboratrices en train de donner ou de recevoir
un appel personnel, mais prolongez à l’infini
vos propres conversations. En un mot, sachez
en toutes choses donner le contre-exemple.
Vous pouvez toutefois corser encore le jeu en restant déli-
bérément flou sur ces règles.
L’expérience est relativement facile à faire si vous avez
des enfants encore jeunes. Donnez au premier une épon-
ge, un seau d’eau et demandez-lui d’aller laver votre voi-
ture. Attendez trois ou quatre minutes, appelez le second,
donnez-lui une autre éponge, cette fois sans seau d’eau et
demandez-lui également d’aller laver votre voiture.
Attendez patiemment encore trois ou quatre minutes.
Que va-t-il se passer ?
À une échelle différente, le processus est à peu près le
même avec vos collaborateurs. Il n’y a pas de meilleur
