L'art de démotiver ses collaborateurs - page 70

Soyez toujours pressé
L
e manque de cohérence et de logique peut s’inscrire
également dans la durée.
Il faut
, disait un ancien pré-
sident de la République,
savoir donner du temps au temps
.
Donner du temps au temps, c’était du reste une chose
qu’à titre personnel, ce fameux président a su faire mieux
que personne. Son rêve d’enfant — devenir président
de la République — n’a-t-il pas attendu plus d’un demi-
siècle pour le réaliser ? Peut-être est-ce aussi pour cela
qu’il eut le règne le plus long depuis feu Napoléon III.
Des études ont montré que les dirigeants qui avaient su
attendre (Mitterrand, Churchill, Clémenceau) sont restés
au pouvoir plus longtemps que la moyenne en exerçant
une influence bien plus profonde.
La plus grande partie des grandes entreprises françaises
d’aujourd’hui existaient déjà à la fin du XIX
e
siècle. Tout
se passe comme si les entreprises qui mettent du temps à
pousser étaient plus vivaces que les entreprises champ-
ignons qui explosent ou se font racheter aussi vite qu’el-
les ont gonflé. Souvent en effet la productivité croît,
d’une certaine façon, avec le carré de l’ancienneté
(jusqu'à un certain point, au-delà duquel elle commence,
il est vrai, à redescendre doucement sous l’effet de
l’érosion naturelle). Le cumul d’expérience importe
plus ici que le cumul de capital. Les premières années
d’une entreprise sont souvent moins rentables que les
suivantes.
Un conseil essentiel à donner au jeune entrepreneur sera
donc celui-ci :
Dépenser peu les premières années. Privilégier la
fermeté de l’ossature à l’ivresse du développement.
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