Quand on se livre à l’étude approfondie des faillites et
des dépôts de bilan, on constate en effet assez vite que
ce qui cause directement la perte de la plupart des entre-
prises, ce n’est pas tant l’absence de clients que l’excès des
moyens mis en œuvre, des fameuses charges fixes. On
trouve ainsi, par ordre décroissant :
—
Les charges salariales
. Par souci de prestige, on a
recherché des diplômés, des Parisiens (de 30 % à 300 %
de majoration à travail identique). On a délibérément
ignoré les ressources du temps partiel ou du
free lance
.
—
Les charges immobilières
. On a voulu acheter là où
on aurait pu se contenter de louer. On a souhaité
investir dans des locaux de « prestige ». On a négligé
le fait qu’une bonne partie du travail aurait pu tout
aussi bien être effectuée à domicile, ce qui aurait permis
de réduire sensiblement le nombre de mètres carrés
occupés.
—
Les charges liées à la gestion des stocks.
Le coût de
stockage annuel de certaines marchandises peut repré-
senter jusqu’à 100 % de leur valeur marchande.
Or, le management, c’est avant tout l’art de l’économie de
moyens.
Si vous souhaitez saboter sérieusement votre entreprise,
soyez donc prompt à la dépense et à l’investissement :
n’ayez pas peur de majorer (par exemple d’une franchise
de 15 %) les moyens mis en œuvre par rapport au strict
nécessaire.
Dans cet ordre d’idées :
Soyez prompt à embaucher, c’est le meilleur
moyen d’être prompt à licencier. Or aujourd’hui,
avec la complexification des tâches, il faut trois
ans pour former sur un poste à responsabilités.
Quand l’employé s’en va, tout l’investissement-
formation est une perte sèche.
L’art de démotiver ses collaborateurs
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