L'art de démotiver ses collaborateurs - page 63

Français peuvent regarder une même émission en même
temps) et l’exiguïté du canal de diffusion (seul un humain
sur un million passe à la télévision pour dire un millième
de ce qu’il pense : on arrive parfois même, en jouant
sur les contextes, à lui faire dire ce qu’il ne pense pas).
C’est ainsi que des incidents gros comme des têtes
d’épingles seront battus comme des œufs en neige et
grossis démesurément. Un média en parle, les autres
l’imitent immédiatement pour des raisons commerciales,
et la petite phrase d’un homme politique se met à saturer
tous les médias du pays au détriment des nouvelles (ou
des « anciennes » vérités) fondamentales.
La civilisation médiatique, qui hisse aux places les plus
hautes les hommes les plus médiatisés (Bush, Berlusconi,
Tapie) tombe souvent dans le piège de la surmédia-
tisation anecdotique. Elle excelle à tracer des droites là où
il n’y a que des points. Elle a le goût des idées simples.
Elle incite quelque part à la sottise.
Le contraire de la confusion, c’est, au choix, la « segmen-
tation », la « distinction » ou la « fragmentation ».
La segmentation, c’est non seulement le refus des amal-
games trop rapides, mais également la volonté de couper
le saucisson en petites tranches avant de l’ingurgiter.
La segmentation, c’est la seconde règle du discours de la
méthode de Descartes, qui dit qu’il faut saucissonner un
problème en autant de petites parties que possible, et
puis les traiter, méthodiquement et sérieusement, l’une
après l’autre.
Dans l’art de l’efficacité individuelle, la fragmentation
induit les recommandations suivantes :
Se refuser à tirer une droite à partir d’un point.
Saucissonner un gros problème en plusieurs
questions distinctes.
et de saborder son entreprise
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