même grassement payées et dans des conditions de sécu-
rité de l’emploi à toute épreuve, on ne peut pas les faire
sans exaspération.
Il y a au contraire un tas d’activités que nous faisons
tout au long de notre vie, non pas parce qu’elles nous
rapportent de l’argent ou parce que nous sommes obligés
de les faire, mais simplement par ce qu’elles nous procu-
rent du plaisir : aller au concert, bricoler le week-end,
faire des mots croisés, bouquiner pendant des heures,
faire du bénévolat dans une association. Le travail apporte
beaucoup en termes d’équilibre. On n’a pas encore trouvé
de meilleur moyen de guérir les fous que de les faire tra-
vailler.
Les tâches intelligentes ont l’inconvénient de motiver
celui qui les exécute. De la même façon que pour se faire
aimer, dans la vie amoureuse, il faut demander — et non
donner — énormément, le meilleur moyen de motiver
ses collaborateurs, c’est de solliciter le meilleur d’eux-
mêmes. Un collaborateur se conduit de ce point de vue
à l’opposé d’une pile alcaline. La pile Wonder ne s’use
que si l’on s’en sert. Le collaborateur s’étiole quand on ne
le sollicite jamais.
Si,
a contrario
, vous souhaitez gonfler à bloc vos colla-
borateurs, il y a une consigne incontournable :
Exigez de chacun ce qu’il a de meilleur.
L’art de démotiver ses collaborateurs
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