Payez le plus mal possible
vos collaborateurs
S
’il va de soi que pour pas mal de gens, l’importance
de la rémunération globale est un facteur essentiel de
motivation et souvent même le facteur le plus important,
on ne dira peut-être jamais assez à quel point la « forme
de rémunération » conditionne l’implication réelle. La
règle est ici des plus simples. Plus la rémunération est
variable et liée directement au résultat final, et plus la
motivation est profonde. À la limite, une rémunération
où le « fixe » se rapproche de rien et l’ « intéressement »
de tout confère au salarié une situation, et donc une moti-
vation, analogue à celle de l’entrepreneur solitaire qui
démarre. Or, chacun sait qu’il n’en existe pas de plus
grande.
Un principe simple peut donc être énoncé pour ce qui est
de l’art de motiver ses collaborateurs :
Lier de manière aussi étroite que possible la rémuné-
ration au résultat obtenu, aussi bien sur le plan quan-
titatif (le chiffre d’affaires par exemple) que qualitatif
(la satisfaction du client).
Mais si vous souhaitez sincèrement les démotiver, les
choses deviennent aussitôt bien plus complexes, subtiles
et amusantes. La question devient philosophique, et
comme tout philosophe, il faut vous mettre en votre for
intérieur à mépriser fort sincèrement l’argent.
On découvre alors qu’il y a deux sortes de collaborateurs :
1)
Ceux qui travaillent pour l’argent. Ceux-là sont des
mercenaires, des carriéristes dépourvus de sentiment
d’appartenance et de sentiments tout court. Le travail ne
les intéresse pas. L’intérêt de l’entreprise, encore moins.
Le vôtre, n’en parlons pas. Ils sont de la mauvaise graine.
L’art de démotiver ses collaborateurs
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