« Je suis profondément déçu ». Ayez l’air vrai-
ment triste, la larme à l’œil et les commissures
des lèvres descendantes. En parallèle, cédez,
immédiatement, sans discussion, mais d’un air
écœuré, à toutes ses revendications. Si votre
collaborateur est intelligent, il comprendra beau-
coup de choses. Et si de nombreux autres colla-
borateurs viennent vous voir à leur tour dans les
jours qui suivent pour vous demander la même
chose, ne vous affolez surtout pas. La situation
est normale. Au moins, vous saurez à quoi vous
en tenir sur cette question cruciale quand on est
patron : qui est votre véritable ami, et qui ne
vous fréquente que par intérêt.
Il ne suffit pourtant pas de mal payer ses collaborateurs
pour ne conserver autour de soi que des amis. Il faut
encore le faire avec régularité.
Introduisez de la routine et de la régularité
dans la rémunération.
C’est le meilleur moyen de garantir la stabilité des struc-
tures. Tout est rythmé dans l’univers selon une périodi-
cité bien précise : la saison des moissons, les fêtes de fin
d’année, le coucher du soleil, la visite aux toilettes, le
balancier de l’horloge. Il est normal que la fiche de paye
et son montant se mettent à l’unisson de ces grands ryth-
mes universels.
Tous les sportifs savent bien ceci. Les ruptures de
rythmes fatiguent l’organisme énormément. Le cycliste,
le nageur ou le coureur de longue haleine s’efforcent
de garder un rythme constant. Qui veut voyager loin
ménage sa monture. Évitez soigneusement les treizièmes
mois, primes de fin d’année, primes exceptionnelles et
L’art de démotiver ses collaborateurs
112