celui du réseau de distribution, du packaging ou des
images publicitaires.
L’« entreprise monomarketing » se repose au contraire sur
ses lauriers. Elle a connu certains succès à un moment
donné de son histoire en raison peut-être de la qualité
d’un de ses produits ou d’une conjoncture favorable. Et
puis elle s’est laissé vivre, son dirigeant profitant de
son temps libre en abondance pour faire de somptueux
voyages ou s’adonner à l’une de ses passions. L’entreprise
utilise toujours depuis dix ans le même papier en tête, la
même manière de faire sa publicité, le même circuit pour
diffuser et distribuer ses produits, le même prix, le même
emballage, les mêmes promotions, le même accueil, le
même service après-vente, le même slogan publicitaire.
Et peu à peu cela finit par ne plus intéresser personne.
Car tout ce qui se répète, à terme, finit par provoquer
l’indifférence. L’érosion naturelle du temps qui passe
n’épargne rien ni personne.
L’« entreprise monosalariée », comme son nom l’indique,
n’a qu’un seul salarié ou du moins un seul salarié
remarquable. Ce collaborateur en général sait faire pas
mal de choses. Il produit discrètement l’essentiel de la
valeur ajoutée de la maison quand il ne fait pas franche-
ment tourner à lui seul la boutique. Pourtant il n’est
pas bien payé. Ou bien il est instable, il a des exigences,
il a des problèmes psychologiques sur lesquels il est tabou
de s’étendre. L’entreprise monosalariée fleurit à la
campagne, où les salaires sont maigres et les salariés
d’exception difficiles à remplacer. De plus dans ce genre
d’entreprise, le patron (ou la patronne) n’ayant qu’un
employé à se mettre sous la dent focalise sur lui toutes ses
propres exigences. Une relation destructrice se construit
dans le temps. L’amour-haine rayonne. La probabilité de
départ est importante. Et le départ, souvent brutal car des
considérations personnelles y sont mêlées, prend d’ordi-
naire des allures apocalyptiques.
et de saborder son entreprise
85