L’ « entreprise monodirigeante » n’est pas un phénomène
exceptionnel. Loin de là. 90 % des PME françaises au
moins sont dans cette situation et reposent entièrement
sur un seul homme, un homme-orchestre, en quelque
sorte, qui met au point les produits, fixe les prix, connaît
personnellement, et souvent de longue date, les princi-
paux clients, les fournisseurs et les banquiers, fixe les
rémunérations, embauche le personnel et le regonfle
dans les périodes difficiles. Si un jour, cet homme a un
accident, tombe malade ou décide tout simplement de
refaire sa vie ailleurs, il est alors évident que l’entreprise
n’a plus qu’à fermer ses portes.
L’ « entreprise monocompétence » pousse l’audace encore
plus loin. Fréquente dans les entreprises monodiri-
geantes, elle mise tout sur un talent particulier de son
dirigeant, par exemple son sens des affaires ou ses
relations. À la moindre défaillance, l’entreprise sera
disloquée.
Pour savoir si l’entreprise dans laquelle vous travaillez en
ce moment présente des fragilités importantes, répondez
à ce petit questionnaire :
— Votre entreprise réalise-t-elle plus de 30 % de son
chiffre d’affaires avec un seul client ?
— Réalise-t-elle plus de 30 % de son chiffre d’affaires avec
un seul produit ?
— Met-elle systématiquement en concurrence au moins
deux fournisseurs dès qu’il s’agit de procéder à un inves-
tissement important ou de renouveler une commande ?
— Fait-elle systématiquement chaque année des efforts
conséquents pour essayer de rafraîchir son marketing
(changement d’emballage, de démarche publicitaire
ou de circuit de distribution) ? Vend-t-elle toujours son
produit de la même façon unique depuis toujours ?
L’art de démotiver ses collaborateurs
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